De toutes les maladies transmises par les moustiques, elle est celle qui représente le plus grand danger pour l’homme : chaque année, le paludisme tue plus de 600 000 personnes, dont 80 % d’enfants de moins de 5 ans, principalement dans les pays tropicaux. Mais après des décennies d’espoirs déçus, et plus de cent quarante tentatives de mises au point d’un vaccin, la recherche pourrait bien être en mesure d'éradiquer ce fléau. En 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a approuvé le RTS,S, un premier vaccin antipaludique, présentant une efficacité d’environ 40 %. Parallèlement, à l’institut Jenner de l’université d’Oxford – déjà à l’origine du vaccin contre le Covid-19 développé avec AstraZeneca –, des scientifiques déterminés à améliorer sa performance ont trouvé le moyen de stimuler la réponse immunitaire en augmentant la quantité de protéine CSP présente dans le sérum – laquelle induit la production d’anticorps luttant contre les parasites impliqués dans l’infection. C’est ainsi qu’est né le R21, dont les perspectives prometteuses ont convaincu le Serum Institute of India, le plus grand fabricant de vaccins au monde, de s’engager dans le projet. À l’automne 2022, les résultats officiels des essais cliniques de grande ampleur menés au Burkina Faso, au Mali, au Kenya et en Tanzanie, en collaboration avec des chercheurs locaux, sont publiés : un an après les injections, les cas de paludisme ont chuté de 70 à 80 %, toutes classes d’âge confondues.