En juillet 1846, Ignace Semmelweis (1818-1865) est nommé médecin assistant à la maternité de Vienne. Nombreuses sont alors les femmes qui y meurent de la fièvre puerpérale. Le médecin émet plusieurs hypothèses pour expliquer cette forte mortalité, hypothèses qui sont successivement réfutées par ses observations et ses statistiques : épidémie, atmosphère putride (ce qui semblait le plus sensé dans la conception médicale de l’époque), régime alimentaire ou soins inadaptés. En 1847 son ami Jakob Kolletschka, professeur d’anatomie, meurt après s’être blessé accidentellement au doigt avec un bistouri lors de la dissection d’un cadavre. L’autopsie révèle une pathologie identique à celle des femmes mortes de la fièvre puerpérale. Semmelweis en conclut que les particules de contamination sont véhiculées par les mains. Il impose le lavage des mains entre le travail d’autopsie et l’examen des patientes ; le taux de mortalité chute de 12 % à 2,4 %.