Le SAMU de Cayenne est une exception. Un hélicoptère couvre à lui seul un territoire vaste comme l’Autriche et décolle 900 fois par an pour rejoindre les blessés en urgence vitale, isolés dans la jungle ou au bord des fleuves. En plus des soins d’urgence habituels menés à Cayenne, les médecins font aussi face à des cas parfois étonnants : morsures de serpents ou autres animaux dangereux, de nombreuses blessures par arme blanche ou arme à feu, souvent liées à la présence de travailleurs illégaux, en particulier sur les orpaillages clandestins en pleine forêt. Ils doivent parfois faire face à des mouvements de foule ou d’agressivité difficiles à contenir. Enfin, ils organisent et mènent eux-mêmes de longs rapatriements vers la métropole ou la Martinique, en particulier en néonatalogie. Dans ce territoire éloigné de la métropole, le Samu peine parfois à recruter et doit faire appel à de nombreux médecins étrangers. Mais travailler au sein de cette unité d’urgence, c’est l’assurance de vivre un quotidien hors du commun.